S'occuper des affaires du Royaume
Il y a peu, j’ai été interpellée par Dieu : alors, vas-tu enfin accepter de t’occuper des affaires de mon Royaume ?
Ça calme, non ? ahah. En tout cas, pour ma part, cela m’a fait l’effet d’une bombe. Depuis longtemps maintenant je rêve de vivre et manifester pleinement Son Royaume, la vie de Christ en moi. Ces dernières années sont remplies de puissantes révélations, de nouvelles compréhensions, de repentances, d’yeux qui s’ouvrent, et pourtant.
Et pourtant je ne vois que peu la manifestation dans les œuvres de tout ça, surtout vers l’extérieur. Je pourrais écrire un livre sur tous les changements que Dieu a opérés dans ma vie et c’est déjà de très beaux fruits. Mais la vie chrétienne n’est pas censée être une vie de l’entre-soi, de prendre soin de sa petite personne pour être la meilleure version de soi-même et en profiter tranquille dans son coin. Alors pourquoi ce sentiment de ne pas décoller vraiment ? Ou d’avoir commencé à s’envoler, mais d’être perpétuellement retenu par des cordes ? De sentir encore et encore cette impuissance face aux tragédies autour de nous ?
Ma réponse ne sera pas exhaustive, déjà parce que ce serait trop long, mais aussi parce que je n’ai pas toutes les réponses. Toutefois, j’espère que cela pourra parler et encourager certains.
L’intimidation, ce poison
La place qu’elle prenait dans ma vie
Une des claques que j’ai prise ces derniers mois concerne l’intimidation. J’ai réalisé à quel point toute ma vie j’ai été complètement asservie à l’intimidation. La peur de me tromper, de blesser, d’être rejetée, humiliée, incomprise, de perdre mes amis, de voir mourir les miens, des qu’en-dira-t-on, etc. Au lieu de laisser Dieu m’influencer, au lieu de le croire LUI, je laissais ces peurs me diriger. Lorsque mes yeux se sont ouverts sur l’ampleur du phénomène dans ma vie, j’ai vu défiler dans ma tête des dizaines et des dizaines de scènes où Dieu me parlait, me tendait des perches, me confirmait des choses, mais moi, malgré l’évidence, je me torturais en silence ou refoulais tout. En fait, au fond de moi, j’ai des convictions, je sais qui je suis, ce que Dieu m’a donné (en partie évidemment), mais au gré des circonstances il m’a été majoritairement difficile de m’affirmer, d’exister, alors j’ai entretenu un doute perpétuel sur moi-même, m’empêchant d’être et donc de donner ce que j’étais censée donner. Aujourd’hui, j’ose plus et j’apprends à ne plus laisser l’intimidation me diriger.
L’exemple du roi Sédécias
Alors que je méditais sur tout ça, Dieu m’a fait lire dans le livre de Jérémie (chapitre 38) l’histoire du roi Sédécias qui préfère désobéir frontalement à Dieu plutôt que de se risquer à faire face aux juifs qui se sont rendus aux Chaldéens. Dieu, au travers de Jérémie, lui dit clairement : si tu veux vivre, rends-toi. Ne crains pas, il ne t’arrivera rien. Pourtant, malgré l’évidence, malgré la connaissance de la parole de Dieu pour lui, la peur le domine, la crainte des Hommes, le fait que ces hommes soient physiquement et visiblement présents parle plus fort que la réalité du Dieu créateur de toute chose. Cela peut nous paraître grossier, mais prenons du recul sur nous-mêmes et regardons de plus près nos vies, nos choix. Malheureusement, nous faisons bien souvent pareil et cela est forcément un obstacle pour quiconque désire travailler pour le Royaume de Dieu.
Soyons honnêtes, ça nous fera du bien
Veut-on vraiment travailler pour le Royaume de Dieu ? Veut-on vraiment gérer les affaires de ce dernier ? Plus l’on réalise ce que cela peut impliquer, et plus une partie de nous, qui lutte pour rester en vie malgré qu’elle ait été crucifiée à la croix, tente de nous retenir. Accepter d’opérer pour le Royaume c’est renoncer à soi-même, sa propre justice, ses plans, ses idéaux, ses théologies (et oui), etc. C’est accepter de tout abandonner, d’aller là où l’on n’a pas, à priori, envie d’aller. Est-ce que vraiment je suis prêt(e) à tout ça ? Bien sûr, Dieu est bon et même dans les chemins les plus difficiles il envoie de la manne et même de la viande. Son but n’est pas de nous torturer. Il sait mieux que nous-mêmes ce dont on a besoin, alors point d’inquiétudes ! Toujours est-il que cette lutte existe bel et bien en nous. Et si nous ne le réalisons pas consciemment, regardons nos actes, ils parlent d’eux-mêmes.
Arrêtons de jouer
Trop souvent, on voudrait juste « jouer au Royaume de Dieu », parce qu’il y a cette partie fun et attrayante du surnaturel, de la transformation, du tout est possible, du mal changé en bien, et tout le monde désire ça. Mais si nous n’acceptons pas de suivre l’Agneau partout où il va, ce qui implique de se savoir aimé et en sécurité perpétuelle, alors nous passerons notre vie à jouer comme des enfants avec de fausses épées en bois ; ce qui finit par être frustrant, car peu efficace dans le combat, et d’autant plus quand nous savons êtres faits pour de vraies et splendides épées. Il y a en fait ce désir paradoxal de vivre et jouir de ce que Dieu nous a donné tout en continuant de garder notre propre vie. Ainsi, même en désirant sincèrement travailler pour le Royaume de Dieu, on ne se rend pas compte qu’on se maintient tout seul dans cet état stationnaire qui peine à décoller.
Alors Dieu, dans son infinie patience, dans son infinie bonté, nous amène, pas après pas, à des métanoia qui nous conduisent irrémédiablement au cœur de Son projet, de Son Royaume, et à vivre en conséquence. Il nous édifie sur le roc qu’Il est, pour que nous soyons des Hommes faits, à la pleine stature de Christ.
Choisissons-le, toujours, chaque jour. Parfois nous nous tromperons, parfois même nous tomberons, mais indéfiniment Il se tiendra auprès de nous, prêt à parler, à nous révéler, nous relever, toujours dans l’Amour, pour qu’enfin nous soyons, et que le monde voit.
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Stéphanie (jeudi, 28 novembre 2019 16:28)
Merci Sarah ! Toujours aussi authentiques, pertinents et inspirants tes billets !
Bises ❤️