Dans mon premier article sur l’offense, je vous racontais mon histoire. Ici, je vous parlerai de ce que j’ai appris de mon expérience sous la lumière divine et de mes lectures.
Ce sujet étant parfois brûlant, j’ai longuement hésité à écrire ; ne sachant pas par quel bout en parler, les possibilités étant vastes. En demandant à Dieu de l’aide, j’ai reçu ce verset dont je ne connaissais pas le contenu :
Hébreux 12 v 15 : Prenant garde qu’aucun ne se prive de la grâce de Dieu ; que quelque racine d’amertume bourgeonnant en haut ne vous trouble, et que plusieurs ne soient souillés par elle.
Plutôt clair n’est-ce pas ?! L’offense nous prive de la grâce de Dieu, car l’amertume qu’elle porte nous souille.
Garder l’offense a des conséquences
L’offense est traître, car elle nous invite sur le terrain de la propre justice. Étant convaincus d’avoir été injustement traités, nous estimons juste que notre injustice soit reconnue. Si elle ne l’est pas, que nous le réalisions ou non, nous commençons à tenir un cahier de dettes. Et cela peut durer, s’accumuler, sans qu’on le réalise. Ce qui était à l’origine une blessure devient peu à peu un édifice de colère, d’amertume, de rage, de désir de vengeance, etc. Un voile vient ainsi devant nos yeux et tout ce que nous voyons désormais est potentiellement déformé.
Les conséquences personnelles
Comme le passage cité en début d’article, être offensé/avoir de l’amertume, nous souille et nous fait tomber de la grâce de Dieu. Et oui, le terrain de la propre justice c’est refuser la justice de Dieu. La justice de Dieu est grâce et pleinement accomplie et révélée en Jésus-Christ mort et ressuscité ! Vouloir sa propre justice, c’est donc se priver de Dieu, c’est dire «non merci Dieu, ta justice j’en veux pas, je veux la MIENNE». Du coup, c’est comme interdire à Dieu d’intervenir et de nous aider, alors qu’il est la seule et vraie solution. Oh bien sûr on ne le réalise pas du tout, mais c’est pourtant réel. Il est vital pour nos vies d’identifier les offenses dans nos cœurs, les reconnaître et pardonner ! Et c’est avant tout pour notre propre bien !
Garder l’offense, garder des dettes envers des personnes c’est comme des murs qu’on crée entre Dieu et nous. J’ai lu et entendu des témoignages de personnes qui, à cause du manque de pardon, n’avaient jamais ressenti la présence de Dieu ou n’entendaient jamais (ou peu) la voix de Dieu. Cela nous prive de certaines choses et notamment la guérison nécessaire de notre cœur blessé. Cela peut aussi avoir des conséquences sur notre santé physique, ce qui était mon cas (problèmes de peau et intestins). Et l’ironie de l’histoire, c’est que cela nous prive d’une action divine qui établirait une vraie justice et nous restaurerait dans notre honneur. Alors que la seule solution réside en Dieu et Sa justice, nous la refusons préférant notre voie à nous. Alors que Dieu pourrait transformer le mal en bien, même changer le cœur de l’offenseur, nous nous acharnons à vouloir que cela se passe comme-ci ou comme-ça parce que cela est selon nous «juste». Nous rêvons de la justice, mais en réalité nous lui mettons des bâtons dans les roues.
Les conséquences sur le Corps
L’offense est également un véritable poison pour le Corps de Christ, l’Église.
J’ai fait un rêve il y a quelques semaines et je voyais un gros groupe de personnes (que je savais être chrétien) se tapant les uns sur les autres. Aucun ne tapait durement, les coups étaient contenus, mais ils tapaient quand même, avec des épées en bois. Je voyais limite des sourires sur certains visages. J’entendais aussi comme une voix qui influençait ces gens « vous avez bien le droit de vous dire les choses ! Il faut dire la vérité ! ». J’étais horrifiée et j’ai fini par crier « arrêtez !!! » et supplier chacun de stopper cette folie.
Lorsque nous tapons un frère, ou une sœur, nous tapons le Corps de Christ, nous tapons le corps de Jésus ! Reprendre un frère ou une sœur est biblique, mais la motivation du cœur qui le fait ne doit jamais être notre ego, notre propre justice ou encore notre esprit religieux qui veut imposer notre « vérité » aux autres.
Et à chaque fois que nous gardons nos offenses en quête de justice et que nous nourrissons de l’amertume envers un frère ou une sœur, c’est la même chose : nous tapons le Corps de Christ, nous faisons mal à l’Église ! Imaginez-vous taper Jésus ! Impossible n’est-ce pas ? Pourtant nous le faisons ou l’avons tous fait un jour. Quand Dieu m’a fait prendre conscience de ça, j’ai senti son tendre, mais ferme avertissement « Sarah, plus jamais ça ! »
C’est comme si dans l’Église il y avait ceux qui tapaient frontalement (on les repère plus vite de l’extérieur) et ceux qui à cause de blessures de la première catégorie (ou de leur propre histoire), se mettent à taper du fait de l’amertume qu’ils nourrissent. Cette dernière catégorie est en partie grandement ignorée, mais son impact est réel. Bien que l’amertume puisse souvent être invisible, elle amène avec elle une atmosphère destructrice (donc des coups) sur le Corps. C’est ouvrir des portes à l’adversaire.
Et l’on peut très bien se retrouver dans les deux catégories. D’ailleurs, aucune des deux n’est meilleure ou moins mauvaise que l’autre. Que nos coups soient visibles de tous ou cachés ce sont des coups. Et dans tous les cas, c’est un gros chaos, un royaume divisé en son sein Marc 3 v 24.
Un peuple appelé à interpeller le monde par l’Amour qu’ils se portent les uns aux autres, tel est notre appel, il faut que le chaos cesse !
L’offense est un appât pour Satan
Comme le dit John Bevere, l’offense est un appât pour Satan (le titre d’origine du livre «L’offense, l’arme cachée de Satan» est « The bait of Satan », «bait» signifiant appât). Une fois qu’il vous a ferré/hameçonné, il sera libre de vous influencer, de vous tourmenter. Il est clair que Satan sait très bien ce qu’il fait avec ça, il injecte un vrai poison dans l’Église et dans les pierres vivantes que nous sommes chacun.
Voici deux citations tirées des cours que j’ai suivis (payant et en anglais) qui parlent d’elles-mêmes :
«Une fois qu’on est offensé, on commence à construire des murs dans nos relations pour protéger et s’isoler de nouvelles blessures. Avec le temps, ces murs deviennent des bastions mentaux et émotionnels qui nous font plus de mal que de bien.»
«S’accrocher à l’offense active une chaîne de souffrance progressive dans nos vies. L’offense amène la trahison, et la trahison amène à la haine et la haine donne une voie à la tromperie et la tromperie ouvre la porte à l’iniquité.»
Certaines dettes sont plus dures que d’autres à effacer
Je voulais aborder ce point, car je suis sûre que pour certains qui liront vous vous direz « Je veux vraiment pardonner, mais je n’y arrive pas ! Je supplie Dieu, mais c’est toujours là ! »
J’ai été bouleversée de le réaliser personnellement. À quel point d’une manière viscérale je ne voulais pas déchirer la dette tant que la personne ne reconnaitrait pas ses torts. Je sentais un combat spirituel assez dingue ! À la fois un désir sincère de pardonner, mais à la fois un désir bien réel de ne pas le faire !
Mais il faut se rappeler une chose : Jésus n’a pas attendu qu’on lui demande pardon pour nous pardonner. Lui a subi bien pire que nous, et pourtant, il a tout pardonné. Il était parfait, mais il l’a fait ! Il a été rejeté, humilié, calomnié, torturé, tenté, etc. Et pourtant, il nous a aimés. Il a été à la croix pour nous.
Un conseil donné par John Bevere lorsqu’on n’arrive pas à pardonner est de se discipliner chaque jour à bénir la personne. Les premiers temps ça pourra être difficile, mais au fur et à mesure cela va se transformer. Si votre cœur désire vraiment pardonner, le fait de vous mettre en action, croyant que le St Esprit vivifiera tout ça, portera du fruit. Et n’hésitez pas à demander de l’aide à quelqu’un de confiance, qu’il puisse vous soutenir dans la prière.
Tenir une dette c’est se condamner soi-même
Il faut absolument comprendre que la première victime de cette dette maintenue est nous-même ! Et que pardonner [vraiment] à ceux qui nous ont offensés a un bénéfice premier pour nous ! S’accrocher à sa propre justice c’est maintenir sa plaie perpétuellement ouverte ! Alors que nous désirerions tant ne plus souffrir, notre quête de justice nous maintient dans le tourment et la souffrance.
« Oui, mais c’est pas juste, lui va s’en sortir sans conséquence ! Après tout ce qu’il a fait ! ». Mais désirons-nous continuer de vivre dans le tourment et laisser quelqu’un qui nous a fait du mal décider de notre bonheur présent ? Car c’est donner le pouvoir à autrui, à l’offenseur que de vouloir garder la dette. Vous n’aurez de soulagement que quand il aura admis ses torts [et encore, c’est loin d’être certain]. Et s’il ne les admettait jamais ? Vous souffrirez alors perpétuellement. Dieu a bien mieux pour nous ! Laissons Dieu faire justice [car il le fera], abandonnons nos revendications, laissons-les à la croix. Vivons libres de l’offense ! Aimons comme Lui aime !
Il y aurait tant à dire ! Mais c’est déjà bien assez long ! Si vous sentez le St Esprit vous interpeller, je prie vraiment que vous ne fuyiez pas ! Exposez-vous à la grâce divine ! Vraiment, nous n’imaginons pas l’ampleur des conséquences dans nos vies ! Dieu désire ardemment nous voir libres de ça, voir le Corps de son Fils libre : vivons la croix ! Les offenses passées sont passées et nous sommes une nouvelle création désormais ! Ne nous privons pas de la grâce !
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Stéphanie (mardi, 09 juin 2020 23:02)
AMEN ! Vive la liberté qui découle de cet abandon total à Sa seule Grâce, et à Sa justice d’Amour parfaite, (qui n’a rien à voir avec la nôtre !). Quelle joie et quel soulagement finalement de tout lâcher !
Car oui, je confirme avec toi que la première victime au fond, de notre ego qui revendique et ne veut pas lâcher prise...c’est bien nous-même !
Merci Sarah d’avoir osé aller jusqu’au bout et en profondeur dans le sujet et de nous avoir partagé tout ça. C’est vraiment salutaire!
Pour ma part, un verset qui m’avait frappée et vraiment aidée à prendre conscience de certaines choses, c’est dans Ecclésiaste 10 : 1 : « les mouches mortes infectent et font fermenter l’huile du parfumeur ».
Les mouches mortes, peuvent symboliser ces offenses dont on parle et que l’on garde, elles « infectent », car elles finissent par « pourrir » et être comme tu disais en parlant de l’amertume, un poison qui nous contamine et nous souille. L’huile symbolise le Saint Esprit, et Christ est le parfumeur qui diffuse en nous Sa bonne odeur d’Amour. Alors voilà, je pense que l’image parle d’elle-même...
Et lorsque je parlais au tout début de mon commentaire, de la joie d’être libre de l’offense, il est vrai que tant que nous retenons, que nous laissons s’installer insidieusement l’amertume, la joie aussi nous est peu à peu volée.
Alors avec toi et tout ceux qui le veulent, OUI, je laisse les offenses, j’abandonne ma propre justice, je fais un pied de nez à mon ego, qu’il disparaisse (pour ne plus être un capteur de parasites), et que nous puissions vivre et expérimenter ces entrailles de miséricorde, de Grâce et d’Amour que Christ est en nous, pour nous, et pour notre prochain, dans une liberté et une joie parfaites !
Ne soyons liés par aucun autre lien que celui de Son Amour !
Soyez bénis !
Bises �
Lydiane (mercredi, 10 juin 2020 07:50)
Merci Sarah pour cet enseignement si riche, éclairant et libérateur!
Je n’avais jamais rien lu de tel!
À lire et à relire et surtout à vivre... avec le Saint-Esprit. �
Sarah (mercredi, 10 juin 2020 08:57)
Merci Lydiane !
Et merci Stéphanie pour le partage !! C'est effectivement super fort comme passage et tout ce que cela signifie ! Merci de partager tes pépites !
Plein de bonnes choses pour toi et la famille !
Myriam (mercredi, 10 juin 2020 09:59)
Merci à Lydiane d'avoir partagé cette pépite qui tombait bien à propos pour moi ce matin. Lors de notre temps de prière quotidien mon mari me demandait pardon et j'avais au départ pas envie de lui donner mon pardon pour qu'il comprenne ce que j'avais enduré et j'ai senti le regard du seigneur se poser sur moi et m'inviter à pardonner.
Merci à toi Sarah d'avoir mis en mots cet amour miséricordieux de notre Dieu qui est tout Amour
Merci Stéphanie aussi car en journal créatif je travail sur mon île artistique donc pour moi mon île intérieur où demeure Dieu. Donc les mouches me parlent bien
Anne-Fleur (mercredi, 10 juin 2020 16:03)
« Le ressentiment est comme boire du poison et attendre que l’autre personne meurt ».
J’ai été et je suis toujours pleine de poison.
J’ai un besoin immense de RECONNAISSANCE. J’ai besoin de prouver constamment que ce sont EUX qui ont tord. (Famille, amis, collègues, etc.)
Je ne crois absolument pas en la justice humaine. Et celle de Dieu, existe t’elle vraiment ?
Tu rédiges très bien. C’est clair et cohérent.
Noemie (mercredi, 10 juin 2020 17:17)
Merci Sarah ! Bel article encourageant et profond �
Sarah (vendredi, 12 juin 2020 15:51)
Coucou Anne-Fleur !
Merci pour ton message tout en transparence.
En te lisant, je me suis rapidement dis qu'une merveilleuse chose qui pourrait t'arriver serait de te voir comme Dieu te voit. De découvrir la profondeur et la puissance de l'amour de Dieu pour toi. Le besoin de reconnaissance vis à vis d'autrui s'affaiblira grandement, et les blessures qui génère tout ceci guériront assurément.
Il n'y a pas longtemps tu me demandais mon secret de jeunesse (ahah), et bien sincèrement, je ne me suis jamais autant épanouis que depuis que je connais Dieu intimement et que j'apprends à me voir comme Lui me voit.
Alors je te souhaites un bon bain d'amour divin ! ;)