En terminer avec le passé !
L'addiction (source ici) est un processus par lequel un comportement humain permet d’accéder au plaisir immédiat tout en réduisant une sensation de malaise interne. Il s’accompagne d’une impossibilité à contrôler ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives.
Cela peut donc concerner aussi bien des substances illicites que les jeux vidéo, les séries TV, les réseaux sociaux, la nourriture, la pornographie, etc.
On parle peu de ce genre de sujet et pourtant cela touche énormément de personnes. Aujourd’hui, je vais vous parler d’une pratique qui était devenue une vraie addiction et qui m’a touchée pendant des années : fuir dans mon imagination. Peut-être que cela vous paraît inoffensif mais pour moi c'était vraiment comme une drogue. Plus d'une fois j'ai eu l'impression d'avoir besoin de ma "dose". Alors je vous raconte aujourd'hui mon processus de libération et j'espère que cela pourra en aider certains.
La naissance d’une addiction
Je me rappelle, alors que j’avais 6-7 ans, m’imaginer dans le dessin animé Aladdin, à la place de la princesse Jasmine ! Je revivais l’aventure innocemment. Cette pratique je l’avais régulièrement, toujours dans un cadre enfantin et sans choses tordues. A 80% inspirée de ce que je pouvais regarder sur un écran et le reste avec des livres.
Arrivée à l’adolescence, beaucoup des histoires que je créais tournaient autour d’une histoire d’amour que je m’inventais. Les films et séries tv étaient mes supports d’inspiration. Ne désirant pas avoir d’histoire d’amour avec un autre homme que celui que Dieu me choisirait, j’ai été en difficulté lorsque mon besoin de me sentir aimée, d’être rassurée sur moi-même et la valeur que je pouvais avoir, me faisait régulièrement naître des sentiments pour des garçons de mon âge que je fréquentais amicalement. La difficulté de vivre ce mouvement contraire en moi (je veux me sentir aimée mais en même temps pas avec n’importe qui) me poussait à fuir dans mon imagination ; car il ne s’est jamais rien passé avec qui que ce soit d’autre que celui qui est aujourd’hui mon mari, Stéphane.
Hors de contrôle
Avec le recul, je sais que cette pratique, innocente au début de ma vie, a vite tourné à une addiction. Toute injustice que je subissais, situation où je me sentais coincée, en souffrance, ou relation amoureuse qui n’aboutissait pas, je fuyais dans mon imagination, dans un autre monde. C’était devenu un geste de survie, de réconfort. Dans ces sortes de rêves que je créais tout était possible, je savais m’exprimer, dire les choses, me protéger, j'étais reconnue, aimée, etc.
Lorsque j’ai rencontré Stéphane et que notre couple a débuté, cette pratique a complètement disparu. Je ne l’ai même pas réalisé. Puis, nous nous sommes mariés, et le début de plusieurs années de lourdes difficultés et de souffrances a démarré pour lui et moi. Et forcément, cette pratique de survie a resurgi. Stéphane a été très vite mis au courant, mais je réalisais à quel point c’était une addiction, plus forte que moi, une vraie oppression, je ne pouvais m’y soustraire.
A cause de nos problèmes de couple, j’étais dans une telle détresse émotionnelle et affective que j’allais chercher du réconfort en me créant mon propre monde. Je m’inspirais toujours de ce que je pouvais regarder sur écran, donc toujours avec des personnes fictives. Je ne désirais pas "voir ailleurs", j'aimais mon mari et ne me voyait pas une seule seconde avec quelqu'un d'autre, mais je désirais ressentir à nouveau cet amour puissant et inconditionnel que j'avais connu. Sans cela, je me sentais liquéfiée, insécurisée, perdue.
La voix de l’accusateur se faisait sentir très forte : « même si tu ne trompes pas ton mari, et que tu ne rêves pas d’hommes réels, tu rêves d’histoires d’amour avec d’autres hommes et rappelle-toi ce que Jésus a dit, l’adultère est déjà là seulement avec une pensée. C’est vraiment horrible ce que tu fais ».
Mais je me sentais pieds et poings liés. Incapable de stopper. J’étais même poursuivie dans mes rêves (ceux qu’on ne contrôle pas, en dormant donc), me réveillant en sursaut avec comme conséquence une envie irrésistible de prolonger le rêve, mais cette fois, de ma propre volonté.
Face à ce problème, j’ai fait du bazooka de prière. Avec Stéphane ou toute seule. Mais ça ne donnait jamais rien.
Un jour Dieu m’a demandé d’arrêter les séries TV (une des premières fois où j'entendais sa voix avec certitude), car c’était une addiction et une influence néfaste pour moi (j’en suivais une quinzaine à l’époque, enchaînant les épisodes jusqu’à 3 h du matin, etc. Et il n’y avait pas encore Netflix !). Ce pas d’obéissance a amené du mieux, mais n’a pas tout résolu. Un pas à la foi(s).
Des éléments fondateurs indispensables pour la liberté
Ce phénomène de fuite dans l'imagination était évocateur d'une faille immense en moi, faille que Dieu voulait combler. Dieu m'a amenée aux origines de tout ça mais je préfère préciser que ce n'est pas une nécessité universelle, c'est venue comme ça, c'est tout. L’introspection avec le Saint Esprit c’est toujours productif ; sans Lui, c’est prendre le risque de s’y noyer. Néanmoins il y a des choses universelles selon moi, comme celles qui vont suivre.
Je veux arrêter… mais pas complètement
Il a fallu que j’admette une chose : une partie de moi vomissait cette pratique, mais une autre aimait ça. C’est un peu la Palice mais regarder la vérité en face sans honte et avec Dieu ça aide grandement. C’est une façon de L’autoriser à venir agir. Ne cachons rien à Dieu ! Déjà parce qu’Il sait déjà tout ; donc pourquoi le faire ? Et aussi parce qu’en cachant, en ne faisant pas face à la réalité en Sa présence, nous L’empêchons d’agir, nous nous privons de Son action, puissance transformatrice, dans nos vies.
La maturité en Christ ça aide forcément !
Au fil des années, j’ai grandi avec Dieu et à mesure de cet accroissement, cette pratique s’atténuait. Quand La lumière prend de l'ampleur, les ténèbres s'enfuient.
J’ai compris qu'il fallait trouver ma sécurité affective (et ma sécurité tout court) en Dieu et pas en mon mari ou qui que ce soit d’autre. Savoir que je suis aimée de Lui, que je peux me reposer en Lui, Lui faire confiance, qu’abandonner vraiment toute ma vie entre ses mains produirait tout ce dont j’avais besoin, etc. Un bon cours sur Dieu, Son amour et qui je suis en Christ.
A chaque rechute, même infime et rare, plonger en Lui, à nouveau : non, je ne suis pas ça ! Oui j'ai chuté, mais je vais vers la Liberté !
Poser des actes
Parfois nous sommes poursuivis par quelque chose car il persiste une dimension de compromis dans nos vies. Tout comme Dieu m’a demandé de stopper les séries TV, il peut vous pointez du doigt certains points à abandonner ! Dans mon cas j’ai aussi eu la piste des réseaux sociaux et l’importance de faire du tri dans ce avec quoi je me nourrissais. Lumière ou ténèbres, c’est les vases communiquant ! Vouloir être libre d’une pratique personnelle tout en se nourrissant de contenus qui évoquent l’esprit de ce monde ne vous aidera clairement pas ! Sur le coup, on sent parfois de la résistance ! Mais ne croyez pas cette petite voix de résistance qui vous fait croire que c’est impossible, irrésistible, etc ! Choisissez la liberté !
Deux éléments qui m'ont percutée définitivement
Malgré tous ces éléments que je découvrais et expérimentais, je me sentais encore fragile. C'était rare que je tombe, mais même une fois dans l’année c’était trop ! Le pire était que cela arrivait essentiellement au même moment que des booms spirituels dans ma vie. C'est comme si le diable venait me dire "ne t'enflamme pas trop, regarde, tu es toujours prisonnière". C'est comme s'il avait le droit de venir me tourmenter avec ça de temps en temps !
Découvrir la notion de mauvaise motivation m'a amenée à vivre l'étape qui a tout fait basculer : la repentance.
Une mauvaise motivation
J'ai été percutée par cet élément à l’écoute du témoignage de John Bevere sur son addiction et sa libération de la pornographie. Déjà, il explique qu’il a longtemps pensé qu’en se mariant son problème disparaîtrait, ce fut tout le contraire ! Rappelons-nous toujours qu’une addiction (ou toute pratique qui nous domine) est l’expression d’une faille à l’intérieur de nous qui crie « comble-moi !! Fais quelque chose car c’est insupportable !! ». Aucun être humain ne peut combler définitivement cette faille.
John raconte qu’un jour, un homme hyper connu dans la délivrance a prié pour lui et qu’il ne s’est rien passé. Seulement quelques années après, la liberté a été vécue. Un beau jour il demanda à Dieu pourquoi la fois avec l’homme expérimenté cela n’avait rien donné. Il désirait pourtant sincèrement être libre de cette pratique et avait osé se confesser.
Dieu lui expliqua alors que sa motivation à ce moment-là n’avait rien à voir (ou trop peu) avec le désir de renoncer au péché, à une pratique qui le déshonorait lui en tant que fils de Dieu, mais plutôt à sa crainte de ne jamais entrer dans le ministère pour lequel Dieu l’avait appelé (à savoir prêcher aux nations). Je me rappelle très bien avoir dit à Stéphane mot pour mot que je ne pouvais pas entrer dans les choses que Dieu avait prévues pour moi avec un problème pareil ! Que c’était bien trop dangereux ! Bien sûr je ne suis pas John Bevere et mon appel est autre, mais peu importe ! Le feu qui brûle en moi je le sentais très bien, et me savoir avec cette faille me terrorisait. J’ai donc demandé à Dieu de réajuster mon regard sur tout ça, et c’est ce qu’il a fait en me faisant réaliser la portée spirituelle de cette pratique.
Boire la mauvaise coupe
Ce dernier élément va peut-être paraître choquant, exagéré, mais je crois, parce que Dieu me l’a donné, qu’il est au contraire potentiellement salvateur pour beaucoup de personnes ! Surtout, qu’il ne serve à personne pour culpabiliser quelqu’un ou se culpabiliser ! Ce serait sortir de la voie de Christ ! Il faut tout simplement parfois un électro-choc et prendre conscience de la portée de nos actes, car nous avons malheureusement tendance à la sous-estimer.
Tout ce qui se passe sur terre a une réalité spirituelle, on l’oublie bien trop, mais rien n’est neutre. C’est pour le camp de la vie ou le camp de la mort.
Alors, quand je pratiquais mon addiction, spirituellement, ça donnait quoi ? C’était boire la coupe des démons.
Cette révélation m’est tombée dessus suite à un rêve on ne peut plus clair : il était question d’aller prendre la communion avec un homme représentant clairement satan ! Je me suis réveillée instantanément avec cette conviction directe (sans parler du profond dégoût) : quand je fuis dans mon imagination, je prends la communion avec le mauvais camp ! Le choc ! Mais au même moment : la liberté !
La repentance, et oui !
Le simple fait de réaliser cette réalité spirituelle m’a complètement vaccinée ! C’était direct, instantané, je le savais, je l’ai senti, j’étais libre. Face à la réalité de la chose, mon cœur aimant Dieu ne pouvait que se laisser envahir par la Grâce et la transformation. En fait c’était une vraie repentance, je me suis repentie d’avoir pratiqué tout ça, toutes ces années ! C’est fou, mais je ne l’avais jamais fait avant ! Avant ça j’avais honte, je me sentais coupable, je demandais pardon à Dieu (parfois même juste avant de céder à la tentation), mais ce n’était pas l’Esprit de repentance ! Et la repentance nous fait changer de voie ! Voilà pourquoi satan avait encore un droit de venir me gonfler parfois !
La lumière chasse les ténèbres !
Je désire vraiment encourager quiconque est poursuivi par un problème similaire et qui à la lecture de ces lignes se sentira concerné ! Ne vous faites pas détourner par la culpabilité, ne vous privez pas de la grâce de Dieu en le fuyant ! Exposez-vous à la Lumière ! Dieu n’a pas honte de vous ! Il vous aime ! Vous pouvez vraiment être libre de cette addiction ! Non pas parce que « quand on veut on peut », mais parce que Lui, Dieu, vous a rendu libre grâce à l’œuvre de la croix ! Il a la bonne stratégie pour vous ! L’ennemi tente par tous les bouts de nous faire aller sur le mauvais chemin (culpabilité, refus de voir la réalité en face, etc.) alors choisissez le bon : Christ ! La forme que je viens de décrire dans cet article est propre à ma personne, votre route pour la liberté sera forcément un minimum différente, mais vous pouvez faire confiance qu’en laissant le Saint Esprit vous conduire votre arrivée sera forcément en terre Victoire.
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Lydiane (jeudi, 23 juillet 2020 09:24)
Merci Sarah, cet article m’éclaire beaucoup, merci pour ton authenticité et vulnérabilité puissante! Personnellement l’énorme faille en moi était mon besoin d’être aimée, reconnue, validée que je cherchais bien souvent à combler avec le regard et les paroles des autres (les hommes surtout). De ne plus me voiler la face, d’exposer ça à Dieu sans peur d’être « grondée »cassée/humiliée/rejetée et surtout en Lui demandant à Lui Sa stratégie, Son aide, Ses idées a tout changé dans ma relation avec Lui et en moi! Liberté!!!! �❤️�
jean François (jeudi, 23 juillet 2020 19:12)
Sarah c'est vraiment édifiant ton message et je peut t'assurer que ça va aider plus d'un. Ce que tu décrit c'est exactement le processus qui nous amène vers la liberté. Bravo je crois que la vérité de la grâce peut seul nous aider à être métamorphosé. C'est vraie qu'en cédant aux péchés on ouvre des portes à l'ennemi qui ne se prive pas de s'y engouffrer. Mais la façon d'en sortir n'a rien à voir avec les enseignements religieux culpabilisants; Pour notre papa céleste, ça ne change rien, lui nous aime toujours indépendamment de nos performances et à chaque fois il nous encourage avec tellement d'amour à quitter cette addiction. il fonctionne diamétralement à l'opposé de l’accusateur et c'est tellement important de le savoir. Le renouvellement de nos pensées et de notre intelligence est vitale. Proverbes 23/ 7 " Car il est comme les pensées de son âme!"car nos pensées ont été programmées par notre ancienne nature et du coup il nous faut apprendre à libérer la puissance de la parole qui comme pour la maladie nous dit que le combat est déjà gagné et cette vérité absolue libère. Romains 12/2 "Soyons transformés par le renouvellement de notre intelligence" Notre Justice, notre guérison physique ne vient pas de nos efforts mais de ce que jésus à fait. Tellement de chrétiens ne connaissent pas vraiment notre Dieu et ce qui le caractérise! Si L'évangile n'est pas une extraordinaire bonne nouvelle au point de croire que c'est trop beau pour être vraie ce n'est pas l'évangile qui est annoncé!
Bravo en tout cas et avec ta maman on se réjouit de voir comment Dieu agit a travers toi.