Tous unis
Ephésiens 4:13-16 : "jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction, mais que, professant la vérité dans la charité, nous croissions à tous égards en celui qui est le chef, Christ. C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans la charité."
Tous parvenus à l'unité
Dans des articles précédents, j'ai déjà cité le verset 19 du chapitre précédent dans lequel Paul exhorte à connaître l'Amour de Christ jusqu'à être rempli de la plénitude divine. Nous avons également évoqué le perfectionnement des saints et nous avons abordé notre transformation jusqu'à devenir comme notre Père, à l'image de Christ. Ce verset 13 est dans la même lignée ! Pourtant il m'a bousculé. Pourquoi ? Parce qu'il n'implique pas seulement ma personne mais chacun d'entre nous. C'est une chose que je me projette dans ma transformation par Son Esprit et que je tende à devenir comme Lui. Mais se projeter dans l'unité de la foi et de la connaissance de Christ entre les croyants me semblait être une autre paire de manches... (bien qu'il y ait déjà beaucoup de boulot chez moi...!)
Pourtant c'est logique ! Si chacun de nous arrive à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ, nous serons nécessairement unis dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu ! C'est possible !!!
Des murs de séparation
Malheureusement, la situation actuelle de l'Eglise ne reflète absolument pas cela. Ne serait-ce que le nombre de dénominations qui existent nous met à des années lumières de cette belle destinée qu'est l'unité. Sans parler des désaccords, des querelles, des divisions dont chacun à pu être témoin, ou subir, ou engendrer...
Pourtant Dieu a, en Jésus-Christ, renversé le mur de séparation qui existait entre les circoncis et les incirconcis (Ep 2.14) ! Il a renversé le mur de séparation entre ceux qui avaient raison (pensaient-ils) et ceux qui avaient tort (pensaient-ils), montrant ainsi que tous "ont tort" devant Dieu ! Car c'est là le problème : nous pensons savoir mieux que les autres, avoir une meilleure révélation que les autres, être meilleurs que les autres... Et nous avons ainsi reconstruit tant de murs de séparation !
Heureusement pour nous, Jésus n'a pas regardé à Sa pleine connaissance du Père pour tenir cela en division contre nous, devant notre aveuglement flagrant ! Non, Il a plutôt dit : "Ils ne savent pas, pardonne-leur !" (Luc 23.34). Comment serions-nous tous unis au Père en étant divisés entre nous ? C'est impossible !!! Si Jésus a donné Sa Vie pour que nous ne soyons plus séparés de notre Père, nous devons rechercher ce qui contribue à la paix et à l'édification mutuelle (Ro 14.19).
Ne soyons plus des enfants
Paul nous dit : "afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et emportés à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes, par leur ruse dans les moyens de séduction". Voilà quelque chose qui nous divise très souvent ! La doctrine ! Quelle piège monumental... En effet, à vouloir trouver la doctrine parfaite, la saine doctrine, le plein évangile (appelez ça comme vous voulez), on passe à côté de l'évidence. Oui, tout comme les Pharisiens à l'époque de Jésus apprenaient et étudiaient les Ecritures mais ne reconnaissaient pas leur Messie, aujourd'hui nous cherchons toujours la vraie doctrine sans voir que Christ est là en nous, ayant déjà tout accompli !
Je n'ai rien contre la doctrine et merci Seigneur pour les docteurs que Tu donnes à Ton Eglise ! Mais il faut bien comprendre à quoi sert la doctrine pour ne pas être séduits par des pensées humaines. La doctrine seule est froide, vide, morte...oui, la lettre tue (2 Co 3.6) ! La doctrine est là pour être incarnée et pas rester juste cérébrale ! Ainsi, par exemple, plutôt que de se battre pour savoir si Dieu guérit encore aujourd'hui ou si c'est Sa volonté permanente, incarnons et manifestons la guérison (voir le témoignage de Jean-François) !
J'aime beaucoup ce que j'ai entendu d'un prédicateur québécois : "L'Evangile c'est simple. Cela ne veut pas dire que c'est facile ; mais c'est simple". C'est tellement vrai ! N'oublions pas la simplicité de Christ : de la même manière que Jésus a tout abandonné pour nous, nous devons tout abandonner pour Lui. Avec cette base (si elle est réellement mise en pratique), le reste vient naturellement sans tomber dans les ruses ou la séduction puisque la pensée humaine n'est plus en nous !
Croissons en Christ
Il est intéressant de noter que Paul met en opposition le fait d'être "flottants et emportés par tout vent de doctrine" à la notion de croissance en Christ. En effet, lorsque l'on parle de doctrine, on a tendance à associer cela à ce que l'on sait et ce dont on est sûr ; c'est même la base de notre foi. A contrario, la notion de croissance implique nécessairement qu'il y a des manques, sans quoi il n'y aurait pas besoin de croître. Ainsi, la clé de l'unité est très certainement dans le fait d'arrêter d'être si sûr de soi au détriment des autres, d'arrêter d'utiliser la doctrine pour essayer de convaincre les autres et utiliser ce que Dieu a rendu vivant en nous pour aimer et servir les autres.
Encore une fois (comme toujours), Jésus est notre meilleur exemple ! Lui qui connaissait à la perfection toute chose n'a pas attendu que nous croyions et pensions comme Lui pour nous bénir et nous sauver ! Celui qui sait ne se met pas au-dessus de l'ignorant pour l'écraser et le faire se sentir moins que rien. Non ! Celui qui sait doit mettre son savoir en action dans le service aux autres, afin de les éduquer selon l'Esprit et ainsi les élever ! Voilà pourquoi Paul dit de considérer les autres comme supérieurs à soi-même (Ph 2.3) et pourquoi Jésus a lavé les pieds de ses disciples (Jn 13).
Arrêtons donc de croire que l'unité dépend des autres mais prenons conscience de la part qui est la nôtre : aimer Dieu de tout notre être et aimer notre prochain comme nous-même, en renonçant à nous-même pour ne pas chercher notre propre intérêt mais plutôt chercher celui des autres, celui du Corps !
Nous pourrons alors vivre ce verset 16 : "C'est de lui, et grâce à tous les liens de son assistance, que tout le corps, bien coordonné et formant un solide assemblage, tire son accroissement selon la force qui convient à chacune de ses parties, et s'édifie lui-même dans la charité."
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