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Épisode 2 : Dieu - Vocabulaire, noms et caractère (série : Qui est Dieu ?)

Introduction

 

Bonjour et bienvenue sur "Il était une foi..."

 

Comme je l'avais dit dans la vidéo d'introduction de cette série, aujourd'hui nous allons parler de Dieu. Cet épisode va être dédié au vocabulaire, aux différents noms de Dieu, ainsi qu'à son caractère. À qui a-t-on affaire ?

 

"Dieu" n'est pas un nom

 

Lorsque l'on parle de Dieu dans notre culture monothéiste, nous pensons à l'être suprême qui a tout créé. Mais rappelons-nous que "Dieu" n'est pas son nom ; il ne s'appelle pas Dieu. 

Que ce soit en français, en grec ou en hébreux, le mot "dieu" peut être utilisé pour parler du Dieu du monothéisme comme des dieux du polythéisme. Ce mot n'est donc pas un nom qui définit un être unique, mais se rapporte plutôt à une nature. On pourrait ainsi définir le mot "dieu" comme un être supérieur à l'homme, qui le transcende et force l'adoration. À noter cependant que Dieu avec un "D" majuscule est réservé exclusivement au Dieu du monothéisme, au Dieu créateur.

 

Dans le Nouveau Testament, ce mot est la traduction systématique du grec "theos", d'où nous vient le mot "théologie". Dans l'Ancien Testament c'est un peu plus compliqué car nous avons plusieurs mots hébreux qui ont été traduits par "Dieu" : "elohim" (2425 fois), "el" (222 fois), "elah" (79 fois) et "eloah" (52 fois).

Ils ont tous la même racine "el" qui dénote la notion de force, de puissance. "El" est utilisé par exemple pour Laban qui dit : "Ma main est assez forte (="el") pour vous faire du mal" (Genèse 31.29).

 

Pour information, "elah" est en réalité de l'araméen, "eloah" est utilisé quasiment exclusivement dans des livres poétiques, "el" est souvent utilisé dans des mots composés (El-Shaddaï par exemple) et "elohim" est la forme plurielle de "eloah", même s'il est souvent utilisé comme un singulier, et pas uniquement pour parler du Dieu créateur (1 Rois 11.33, 2 Rois 1.2).

 

En regardant toutes les occurrences, nous pouvons conclure que ces différents mots hébreux sont facilement interchangeables, d'où leur traduction systématique par "Dieu" en français.

 

Le nom de Dieu

 

Dieu a-t-il un nom ?

 

Pas vraiment ; en tout cas pas au sens où nous l'entendons. Il n'a pas été nommé, personne ne lui a donné de prénom ; qui aurait pu le faire ?

 

D'un autre côté, un homme lui a déjà posé la question et Dieu a répondu : 

 

"Moïse dit à Dieu : J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai : Le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je ? Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle "je suis" m'a envoyé vers vous." (Exode 3.13-14)

 

Lorsque Moïse l'interroge, Dieu ne donne pas de prénom mais plutôt un état : je suis celui qui suit. Se faire appeler “je suis” est lourd de sens. Selon moi, cette appellation porte vraiment le poids de l’éternité ; le présent éternel qui n’a ni passé ni futur. Voilà pourquoi, le nom utilisé par Dieu, dérivé de ce fameux "je suis", a été traduit par "l'Éternel" :

 

"Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme le Dieu tout-puissant ; mais je n'ai pas été connu d'eux sous mon nom, l'Eternel." (Exode 6.3)

 

Le mot hébreux qui est traduit par "Éternel" est le célèbre tétragramme qui, en raison de l'absence de voyelle dans la langue hébraïque, peut donner en français Yahwé ou Jéhovah. Il s'agit de loin de l'appellation la plus fréquente pour parler du Dieu créateur, avec plus de 6500 occurrences.

 

Dans la Bible il est courant d'avoir les deux appellations côte à côte (principalement dans les six premiers livres) : "l'Éternel Dieu", "l'Éternel ton Dieu" ou "l'Éternel votre Dieu" ; ce qui en hébreux francisé donnerait "Yahwé Elohim", autrement dit "celui qui est de toute éternité, tout-puissant, devant qui les hommes se prosternent en adoration".

 

Le caractère de Dieu

 

Nous pouvons donc considérer que le nom de Dieu est "l'Éternel" en français. Mais notre créateur possède bien d'autres noms, qu'il se donne lui-même ou qui lui sont donnés en fonction des circonstances. J'ai déjà cité El-Shaddaï, habituellement traduit par le Tout-Puissant, mais qui signifie plutôt le Tout-Suffisant. Voici quelques autres exemples (en français) : le Dieu qui pourvoit, l'Éternel des armées, le Très-Haut, le Seigneur, le Dieu jaloux, le Dieu miséricordieux,...

 

Ainsi, les différents noms de Dieu servent à décrire ce qu'il fait, qui il est, quels sont ses traits de caractère. Mais si nous cherchons à connaître la personnalité de Dieu, il existe un passage biblique dans lequel Dieu se décrit lui-même ; c'est lorsqu'il passe devant Moïse :

 

"Et l'Eternel passa devant lui, et s'écria : L'Eternel, l'Eternel, Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération !" (Exode 34.6-7)

 

L'apôtre Jean résumera plus tard le caractère de Dieu en un seul mot : "Dieu est amour" (1 Jean 4.8).

 

Jean ne parle pas de l'aspect "justice" présent dans le passage d'Exode. Beaucoup de personnes mettent en opposition l'amour et la justice de Dieu. "Dieu est amour, MAIS il est justice". Personnellement, je pense que c'est une erreur. D'ailleurs, la traduction Louis Second met un "mais" qui n'est à priori pas dans le texte original (d'après la concordance Strong). En comparant différentes traductions, la majorité d'entre elles mettent plutôt un "et" ou ne mettent rien.

 

Premièrement, lorsque l'on dit "Dieu est amour, MAIS il est justice", inconsciemment nous avons un rapport d'égalité entre l'amour et la justice ; c'est fifty-fifty. Alors qu'en réalité, d'après ce que Dieu a dit à Moïse, le rapport est au maximum de quatre pour mille ! C'est une toute autre proportion !

Deuxièmement, je suis convaincu que si Jean résume le caractère de Dieu à l'amour seulement, c'est tout simplement parce que la justice fait partie de l'amour ! La justice de Dieu n'est pas opposée à son amour ; elle y est incluse ! Il suffit de constater ce que produit l'éducation de "l'enfant-roi", qui consiste à donner absolument tout ce que veut l'enfant, pour comprendre qu'il s'agit d'une mauvaise conception de l'amour... L'amour cadre et corrige pour apporter une éducation équilibrée, ce qui est le meilleur pour l'enfant et pour la société. C'est la même chose avec nous et Dieu.

 

Nous pouvons donc dire que Dieu est amour. Il n'y a pas de "mais" !

 

Le mot de la fin

 

Un être suprême, unique, a créé notre monde et tout ce qu'il renferme. Son nom est l'Éternel, car il n'a ni commencement ni fin. L'Éternel est amour ; il a créé une espèce à son image pour l'aimer : l'humanité. Cet être est un dieu ; il est le seul vrai Dieu.

 

Il serait peut-être plus juste de l'appeler l'Éternel, mais par préférence culturelle je continuerai à l'appeler Dieu (comme c'est le cas dans le nouveau testament d'ailleurs).

 

Dans la prochaine vidéo, nous verrons à quoi ressemble Dieu.

 

À bientôt sur "Il était une foi...".

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