La persévérance.
C’est l’action de persévérer, c’est-à-dire « demeurer ferme et constant dans un sentiment, une résolution. » ou « durer longtemps, en dépit de tout ».
Au vu de cette définition, autant être clair : la persévérance n’est clairement pas à la mode dans notre culture du divertissement et de l’immédiateté qui va à mille à l’heure. Et malheureusement, elle n’est guère populaire dans l’Église. Pourtant, elle est une vertu clef du disciple de Jésus-Christ.
Hébreux 10 verset 36
« oui, vous avez besoin de persévérance pour accomplir la volonté de Dieu et obtenir ainsi ce qui vous est promis »
Romains 8 verset 25
« Mais nous qui espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance »
Dans la Bible, la notion de persévérance est partout et illustrée dans de nombreux récits (Abraham, Jacob, Joseph, Moïse, David, etc.). Parce que qui dit « foi » dit persévérance. Nous oublions trop souvent cette notion fondamentale que la foi est indispensable à notre marche quotidienne avec Christ et que le principe même de la foi, c’est croire sans voir encore la chose être.
Dans une certaine période de ma vie, le St Esprit me renvoyait sans cesse vers Romains 8 verset 24 et cette partie « Or l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? ». Et je ne comprenais pas pourquoi. Au bout d’un certain nombre de fois, j’ai un peu râlé et dit à Dieu « oui bon je connais le verset hein, pourquoi encore celui-ci ?!!! ».
Et c’est là que j’ai été frappée. J’ai réalisé combien cette évidence intellectuelle je ne la vivais absolument pas. La mise en pratique les amis, la mise en pratique ! Nous sommes si aveugles sur nous-mêmes ! Alors, qu’est-ce que mes yeux ont vu et qu’ils ne voyaient pas avant ? Ils ont vu que je vivais pour avoir des réponses, pour être sûre. J’avais besoin de me rassurer que je n’étais pas folle… Alors je voulais tout de suite « voir ». Le seigneur m’invitait tout simplement au lâcher prise, que le principe de la foi c’est de croire sans voir, mais d’être convaincue. Et s’attendre patiemment à la manifestation.
Ma seule part : persévérer
Ces dernières années je me suis souvent demandé comment Dieu avait fait pour m’amener jusqu’ici, dans une bonne partie de ce qu’il m’avait promis. Comment se fait-il que tout n’ait pas sombré, mon mariage, ma vie ? Que j’habite là exactement où il m’avait dit des années auparavant ? Que des projets de longue date soient enfin en train de se réaliser ? Que je vive enfin certaines aspirations profondes qu’il m’avait données depuis longtemps ? Que je sois en train d’oser telle et telle chose qui m’étaient totalement impossibles avant ?
Comment avait-il fait ?
Parce que vous, vous ne savez sûrement pas, mais moi je sais comment j’étais. Immature, fragile, émotionnellement envahie d’un tourment infini, des pensées tourbillonnantes dans tous les sens et imaginant toujours le pire, le pire pouvant forcément arriver, donc une angoisse de tout ce qui est nouveau/inconnu n’osant donc jamais me lancer dans quoique ce soit de cet ordre malgré des envies profondes ; terrifiée d’un milliard de choses comme d’être rejetée et abandonnée et qu’on me fasse comprendre que je le mérite, déployant donc des stratégies épuisantes pour que cela n’arrive jamais (sauf que pas de chance, ça finit toujours par arriver) ; incapable de dire « non » dans 90 % des situations, dépendante d’autrui pour savoir ce que je valais ou pour me rassurer dans mes choix, incapable d’affirmer mes convictions, dans le doute constant, me remettant sans cesse en question mettant l’autre toujours au-dessus de moi comme « meilleur », « sachant mieux » et dénigrant ainsi toujours mes avis comme sûrement « pas si clean que ça ». Bref. Je me sentais si fragile et incapable, j’avais honte de la chrétienne que j’étais. Et pourtant…
Pourtant, j’avais foi en Dieu. Au fond de moi j’étais convaincue qu’il y avait plus à vivre, que Dieu ne pouvait pas dire quelque chose sans que cela s’accomplisse, je ne pouvais pas croire que ce qu’on lisait dans la Bible ne pouvait pas se vivre aujourd’hui. Alors dans toute mon immense immaturité, j’ai persévéré. Et voilà la clef qu’un beau jour Dieu m’a révélée avec une bonne dose d’amour. Il m’a fait comprendre que cela ne tenait qu’à ça. Je n’étais pas plus forte qu’un autre, oh non, mais ce cœur d’enfant qui croit son parent coûte que coûte était la clef. Qu’il suffisait de ne pas bouger, même quand les circonstances nous pressent et veulent nous faire prendre de mauvaises décisions.
Toutes ces années durant, je me suis accrochée à lui, souvent avec seulement mon petit doigt, mais cela a suffi. Je vous jure, cela a suffi. Parce que sa fidélité à Lui est tellement immense !! Il n’a pas besoin que nous soyons 100 % sûrs, il n’a pas besoin que nous soyons parfaits. Juste que nous gardions le cap qu’il a donné, ne pas en changer sans son aval. Un petit doigt vous fait toujours être accroché, même si votre corps part dans tous les sens dans la tempête, ce petit doigt compte, vous êtes toujours accroché.
Nos choix ont des conséquences
Le jour où j’ai compris cela, j’ai réalisé combien cela n’a tenu qu’à un fil. Et qu’en fait, j’ai eu l’occasion tellement de fois de me décrocher de Lui à 100 % et si je l’avais fait, je ne serais absolument pas là où je suis aujourd’hui, que ce soit physiquement, dans mes relations ou intérieurement. Et cette pensée est glaçante. La peur du légalisme et de faire culpabiliser autrui nous fait taire cette réalité, mais nos choix ont des conséquences, bien plus que ce que l’on réalise. Oui, Dieu est très fort pour s’adapter et s’arranger avec nos erreurs, il sait faire d’ailleurs de sacrés miracles ! Mais oui, nous pouvons passer complètement à côté du meilleur de Dieu parce que nous avons préféré suivre notre chair ou la voie de l’ennemi. Je ne vous parle pas de perdre votre salut, mais de passer complètement à côté de votre vie et de vous priver de l’action de Dieu.
Pourquoi nous décrochons-nous de lui ?
Pourquoi se retrouve-t-on sur la mauvaise voie ? Parce que l’être humain est ainsi : tout en nous voudrait là maintenant tout de suite les réponses, les changements attendus ou voulus, la justice, la guérison, la liberté, le soulagement, etc. Et si nous considérons que nous avons déjà « tout fait » et que rien n’a changé, soit on se dit qu’on s’est trompé soit que Dieu a changé d’avis ou pire, que Dieu le veut. C’est à ce moment exact qu’une vie peut basculer.
Dans un des moments de détresses profondes que j’ai vécu, j’ai clairement entendu Dieu me dire « Sarah, c’est la mort ou la vie, tu as le choix. Choisis la vie et tu verras s’accomplir ce que tu sais être la vérité. Mais ce ne sera pas facile je te préviens, car ta chair va lutter, mais je te promets que ça en vaut la peine et que tu vas arriver dans la victoire ». Et bien les amis, personnellement, quand j’entends clairement que c’est la mort ou la vie, je choisis la vie, mais j’aurais pu choisir la mort parce qu’elle était tentante. Je me serai abandonnée à l’état de victime injustement traitée, je me serai abandonnée à la dépression et la mort qui voulaient m’envahir et m’épuisaient de devoir constamment les repousser. Ça peut paraître paradoxal, mais quiconque a vécu cette détresse sait qu’il y a une séduction à « sombrer » même si notre cerveau sait que c’est la mort. La perspective de soulagement qui s’offre à nous à ce moment est si séduisante face à notre épuisement général… Pourtant c’est la mort.
Ça n’a tenu qu’à un fil. J’ai choisi la vie. J’ai persévéré, non sans mal, non sans besoin d’être régulièrement encouragée, réalignée avec le Père et son amour. Car oui, le piège numéro un quand on vit une épreuve et que notre persévérance est engagée, c’est de faire preuve de persévérance par notre zèle humain. Il faut absolument faire la différence entre les deux.
La persévérance de Christ et pas de la chair
Qui dit persévérance selon Christ dit REPOS et CONFIANCE. Comment vivre dans le repos et la confiance quand vous êtes assaillis dans votre corps, vos émotions, vos relations ? En connaissant Dieu, en développant votre relation avec Lui. Ne passez pas votre vie et vos temps spirituels sur votre problème. Ne faites pas de votre problème votre idole, votre prisme par lequel vous vivez tout. Le repos et la confiance ne sont pas des renoncements à la victoire, c’est très loin de là ! C’est l’assurance que votre papa céleste s’occupe du problème, car il sait comment vous amener dans la victoire. Lui connaît les obstacles présents à sa manifestation, alors autant vous dire que lutter contre celui qui connaît le chemin le plus rapide est une mauvaise idée ! Soumettez-vous à Sa volonté, au chemin par lequel il vous fait passer. Tant pis si ça ne ressemble à rien, que vous êtes incompris, qu’on vous dit que vous prenez vos désirs pour des réalités, que tout le monde semble tellement mieux y arriver que vous, NE BOUGEZ PAS ! Car vous verrez s’accomplir le miracle. Vous le verrez. Vous croyez bien en la résurrection de Jésus non ? N’est-ce pas complètement farfelu ? La condition au miracle est une vie soumise à Christ, comme Christ était soumis au Père.
Connaître la Vérité
Alors évidemment, pour tenir ferme, il faut connaître la vérité, il faut que la volonté de Dieu soit imprimée en nous. Cela n’est possible que par Son Esprit, par une révélation. Trop souvent nous avons des convictions intellectuelles et nous croyons que c’est la foi, mais au fond de nous, il n’y a pas la vie, éventuellement un vague espoir. Il nous faut réaliser quand c’est le cas et demander à Dieu de souffler sur tout ça. Si vous n’êtes pas convaincu de la volonté de guérir, de restaurer, libérer, etc., comment persévérer ? De même, si vous avez une épreuve dans le cadre de quelque chose instauré et voulu par Dieu, là est votre promesse, Dieu vous a équipé s’il vous a envoyé, alors ne doutez pas.
N’essayez pas d’être forts, ne faites pas le chrétien super spirituel alors que toutes vos fondations sont ébranlées et que vous vous sentez reposer sur du vide ! Confessez cette faiblesse, admettez, voyez-la en face et réjouissez-vous, car c’est dans notre faiblesse que nous sommes forts. Voilà la bonne nouvelle ! Quelle joie et quelle soulagement de savoir que ça ne dépend pas de nos capacités, de notre pouvoir, de notre force, il suffit de dire oui à Dieu, chaque jour et s’attendre à lui. Comme le disait mon cher petit frère il n’y a pas longtemps, la vie avec Jésus « c’est cheater » (tricher). Et oui, c’est tellement meilleur que tout ! C’est tellement la vraie liberté ! Pas besoin de compter sur nous, de performer quoi que ce soit, c’est Lui qui va le faire.
Prisonnier de la Grâce
Devenez comme Paul, un prisonnier de Jésus-Christ, c’est-à-dire que vous le connaissez suffisamment pour savoir qu’il serait folie de reprendre les rênes de votre vie et que donc, vous ne pouvez plus bouger sans que vous ne le voyiez bougez. Alors si Dieu vous a dit de rester, restez, s’il vous a dit d’avancer, avancez et sur ce chemin où l’ennemi cherchera à vous faire douter, à vous découragez ne bougez surtout pas et replacez-vous constamment en votre Père. Son Esprit demeure en vous et vous vous demeurez en Christ. Tant que vous demeurez en lui, vous ne craignez rien. Ne laissez pas votre chair vous diriger et vous faire prendre des décisions qui vous couperont du cep et vous priveront ainsi de Sa victoire. Restez prisonnier de la grâce !
Ce n’est pas de votre victoire qu’il s’agit, mais de la sienne !! Celle de la croix qui parle plus fort que tout ! C’est sa justice, celle du Royaume qui veut s’accomplir dans votre vie !
Alors persévère !
Mon frère, ma sœur, fortifie toi et prend courage, ton Dieu est avec toi et il est pour toi ! Si tu doutes, alors connais-le mieux ! N’aies pas honte de réaliser que tu ne lui fais pas aussi confiance que l’idéal que tu t’es forgé. Cesse d’utiliser tes propres forces pour vivre, découvre Sa force en toi. Dans l’abandon de tes propres voies, dans le renoncement à toi, dans cette croix que tu vas choisir de porter chaque jour, tu vas pouvoir Le suivre et Le suivre, c’est activer chaque jour un peu plus la Vie qu’Il est en toi, et c’est cette vie qui produit le miracle.
Ne te prive pas de Lui
Et si tu réalises que par le passé tu t’es trompé, tu as cédé à la tentation d’un autre chemin que celui de Christ, n’aies pas honte et peur d’affronter cela, au contraire, ton Père t’aime et t’attend. Vis cette repentance qui va te libérer et t’amener sur un chemin nouveau. Tout ne pourra peut-être pas être réparé dans cette vie terrestre, mais tu pourras vivre le futur tout autrement et de tes erreurs Dieu pourra t’amener à bénir d’autres pour leur éviter les mêmes travers. Ne te prive surtout pas, par refus d’admettre que ça aurait pu être autrement, ne te prive surtout pas de la puissance de la grâce qui transforme et fait gouter une vie tellement plus abondante !
Rien d'autre à faire
Oui, nous n’avons qu’à persévérer, ne jamais entraver l’action de Dieu, ne jamais prendre de décision sans lui, tenir fermement. Et on ne le dira jamais assez, une grande clef pour persévérer est connaître l’amour du Père pour nous. Regardez ces versets de Romains : Romains 5 versets 3 à 5 « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve et cette victoire l’espérance. Or l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le St Esprit qui nous a été donné ».
C’est l’amour de Dieu dans nos cœurs, la conviction qu’Il nous aime qui nous aidera à ne pas flancher. Qu’importe ce que mes yeux voient ou mes oreilles entendent, mon Papa m’aime, je ne croirai que ce que Lui dit. Et si je n’y arrive pas, alors je me réfugierai dans ses bras et je le laisserai me murmurer ses paroles d’amour et de vie pour qu’elles se gravent plus profondément en moi.
Gloire à celui qui peut bien plus que tout ce que ce monde n’aura jamais à nous offrir.
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